Épigraphie pré-romaine du sud du
Portugal.
Résumé :
Un ensemble de huit inscriptions est examiné, déchiffré et traduit. Le tableau de translittération des signes de l’écriture syllabique est établi. La langue des inscriptions, de type archaïque, à suffixation très élémentaire, est proche du basque. Le texte des stèles funéraires fournit une indication précise sur l’ethnie des morts : il s’agit d’un peuple « ASKEN » ou « ASKENAZI », c’est à dire d’émigrés venus d’Asie.
Introduction :
Dans cette première communication, nous étudierons l’épigraphie pré-romaine dans un espace géographique restreint constitué par l’extrémité méridionale du Portugal (province de l’Alentejo et de l’Algarve).
Le nombre, actuellement connu, des inscriptions est d’environ soixante-dix, ce qui est très faible, compte tenu d’un pourcentage élevé d’inscriptions difficilement exploitables parce que fragmentaires, lacunaires, ou de lisibilité incertaine. Ce matériel a pu être considéré comme « indigent »1. Nous verrons, qu’en fait, une étude attentive des inscriptions permet de déterminer, de façon presque complète, l’ensemble de la cinquantaine de signes utilisés dans l’écriture du sud du Portugal, ce qui indique d’emblée qu’il s’agit d’une écriture syllabique.
La langue de ces inscriptions n’a pas été identifiée, jusqu’à présent, d’une manière sûre. Elle est, pour certains, « inconnue »2 ou « mystérieuse »3 ; pour d’autres, sémitique, indo-européenne ou, encore, anatolienne…
Plusieurs auteurs ont évoqué, à son sujet, le basque. C’est le cas par exemple de J. Cejador 4 qui s’est efforcé de déchiffrer, en 1929, plusieurs inscriptions mais les traductions qu’il en donne sont extravagantes.
Et pourtant, sur le fond, ces auteurs étaient
sur la bonne voie. Mais ils ont utilisé une transcription défectueuse des signes
de l’écriture, ce qui ne leur a pas permis d’aboutir à un résultat correct. Pour
notre part, comme on va le voir, l’étude des inscriptions nous a conduit à reconnaître
dans la langue du sud du Portugal un idiome archaïque, proche du basque.
J. Untermann ou de M. Lejeune, mais quelques éléments essentiels ont fait la différence.
Déchiffrement et traduction de 8 inscriptions relevées dans l’épigraphie pré-romaine du sud du Portugal :