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Déchiffrement ] Conclusion ] Liste de notes ]

 

Etude de monnaies ibériques.

 

Résumé : 

Une  quinzaine d’inscriptions relevées sur des monnaies ibériques ont été   déchiffrées et traduites. Il apparaît que les légendes sont rédigées dans un idiome dont le vocabulaire a une triple origine (turc, persan et arabe). Elles visent, essentiellement, à rassurer les détenteurs des monnaies sur la qualité des pièces qu’ils possèdent. Un rapprochement est effectué entre le monnayage ibérique examiné et deux exemples de monnayage d’Anatolie datant du IVe siècle environ avant J.C. Enfin, il est indiqué qu’une monnaie ibérique, dont la légende a été déchiffrée et traduite, comporte la mention « région de la langue tatare ».

 

Introduction :

Dans notre précédente communication - « La tablette de plomb d’Alcoy, un texte gréco-ibérique » -, nous avons étudié une inscription qui fait partie, comme nous l’avons indiqué, d’un matériel épigraphique très limité (une trentaine d’inscriptions actuellement) mais d’un grand intérêt, à notre avis.

L’idiome que nous avons appréhendé dans cette inscription possède, en effet, un vocabulaire issu de trois langues : le turc, le persan et l’arabe, que nous allons retrouver sur les monnaies ibériques. Nous l’avions qualifié de turc ancien, par analogie avec le turc moderne qui a effectivement beaucoup emprunté autour de lui et notamment au persan et à l’arabe. Et aussi parce que nous avions traduit l’inscription d’Alcoy en utilisant des dictionnaires de la langue turque ayant précédé le turc moderne.

Nous verrons, à la fin de cet exposé, que l’on peut envisager une définition de l’idiome qui s’écarte un peu de notre indication de départ, mais qui conserve le trilinguisme observé et rappelé ci dessus ainsi que la validité des traductions.

La monnaie ibérique est essentiellement constituée par des pièces en argent et en bronze. Celles-ci comportent des légendes relativement brèves et des initiales dans quelques cas.

Comme ces légendes font appel à un vocabulaire restreint, nous avons placé, en tête de notre exposé, une liste de mots-clés qui permettent, après déchiffrement, de traduire les inscriptions.

Le commentaire qui accompagne notre examen d’une quinzaine de monnaies s’en trouve allégé.

En ce qui concerne l’étape préalable du déchiffrement, nous fournissons un tableau de translittération des signes de l’écriture ibérique des monnaies étudiées où nous avons indiqué les correspondances retenues (cf. annexe III). La crédibilité de ce tableau repose sur sa capacité à permettre le déchiffrement d’un nombre élevé d’inscriptions, avec des signes de même interprétation. Il y a auto-certification du tableau au fur et à mesure de son emploi sur un nombre croissant d’inscriptions ; il convient de tenir compte toutefois des limites imposées par la dérive de certains scripteurs et le caractère phonétique des transcriptions (notamment en ce qui concerne les sifflantes dont nous ne connaissons pas la prononciation).