I - Concordances lexicales entre basque et japonais.

 

Les termes de la langue basque ont été relevés dans le dictionnaire de P. Lhande4, paru en 1926 et récemment réédité. Les termes de langue japonaise ont été relevés principalement dans l’ouvrage d’Andrew N. Nelson intitulé « Japanese-English Character Dictionary » dans la deuxième édition, parue en 19625. Nous avons utilisé, en complément, pour la langue basque, le dictionnaire mentionné sous la référence6 ; l’orthographe adoptée pour les termes basques est celle de cet ouvrage. Les concordances examinées sont affectées d’un numéro de référence. Dans les tableaux, le vocabulaire basque est placé à gauche ; le vocabulaire japonais, à droite ; le numéro de référence des termes japonais dans le dictionnaire de Nelson est indiqué pour chaque terme de façon à en faciliter l’indentification.

 

CONCORDANCE N° 1

 

Basque 

 

HOBİ : fosse, excavation, tombe, sépulture. HOBİRA (TU) : ensevelir, enterrer.

Japonais réf. : Nelson

 

1943 HO(RU) : creuser, fouiller le sol. 4000 HŌMU(RU) : ensevelir. 

5395-2820 BİRAN : décomposé. 

2439-405 SHİTAİ : cadavre. 

ex. : BİRAN SHİTAİ : cadavre décomposé.

 

La racine « HO » correspond en japonais, à l’idée du creusement d’une fosse, d’une excavation. Le terme BİRAN se rapporte à ce qui est « décomposé » (un cadavre, dans l’exemple cité). L’ensemble « HO + BİRAN » caractérise bien la tombe et ce qui s’y trouve enseveli.

 

CONCORDANCE N° 2

 

Basque 

 

 GOGO : pensée, dessein, intention, cœur…

Japonais réf. : Nelson

 

1645 KOKORO : pensée, esprit, mentalité, cœur.

 

On vérifie que la concordance analysée est phonétiquement correcte et que le sens général des termes rapprochés est le même dans les deux langues.

En ce qui concerne le cœur, considéré comme un organe du corps humain, nous examinerons plus loin une autre concordance (N° 8).

 

 

CONCORDANCE N° 3

 

Nous étudions maintenant le cas d’un mot basque important « GİZON », « homme », que les linguistes considèrent comme d’étymologie incertaine.

M. Morvan, dans son ouvrage déjà cité, aborde la question7. Il traite, en premier lieu, de l’ethnonyme KİRGHİZ pour estimer « que le terme « KİS », en turc ne peut que signifier « homme ». »

Son interprétation de l’ethnonyme s’écarte de la tradition qui rattache KİRGHİZ soit :

 

aux « quarante tribus », en le notant « KIRK-IZ ».

 

aux « quarante filles », « KIRK KIZ », suivant une étymologie populaire se rapportant à un mythe ancien.

 

Nous laisserons de côté cette question dans la présente étude, pour ne retenir que la signification que M. Morvan propose pour KİS (homme) ce qui le conduit à écrire : « Le terme basque GİZON est probablement un composé de GİZ, « homme » + « ON », « bon », au sens valorisant de « bien né », « valeureux ».

 

Nous proposons ci-après, de notre côté, une étymologie différente qui va chercher ses racines en Asie orientale et qui permet d’aboutir à un sens voisin pour GİZON.

Rappelons, tout d’abord, pour éclairer le problème, la théorie historique qui a été présentée en 1950, au Japon, par le Pr. Egami8 et qui est maintenant très largement acceptée. Des « peuples de cavaliers », venant du continent asiatique et sans doute de l’Altaï, ont franchi le détroit de Corée vers la fin du IIIè siècle après J.C. ou au début du IVè siècle. Cette migration est attestée par des écrits chinois et coréens.

 

Ces peuples se sont établis, initialement, dans l’île de Kyushu - voisine de la côte coréenne - puis ils ont essaimé dans l’ensemble de l’archipel nippon.

Cette théorie des « peuples de cavaliers » est connue, au Japon, sous l’appellation de « KİBA-MİNZOKU-RON » (ces trois termes signifient, respectivement, cavaliers, peuples, théorie).

 

Nous allons en retenir le mot « Kİ » qui est d’origine chinoise, emprunté par le japonais. Isolé, il signifie « monter à cheval ».

 

Dans le tableau qui suit, on a indiqué plusieurs termes dérivés de « Kİ » et leur signification :

 

- KİBA et KİSHU, qui correspondent à « cavalier ».

 

- KİSHİ, qui correspond aussi à « cavalier » mais, en outre, à « chevalier » en s’appliquant à un homme d’un certain rang social.

 

On est conduit à évoquer, dans ces conditions, le mot espagnol « caballero » dont le sens se situe entre « homme » et « chevalier ».

 

Le terme « KİSHİ » a franchi l’Asie d’est en ouest puisqu’on le retrouve dans la langue turque, avec la même phonétique (KİŞİ) et le sens « d’homme », « d’individu », sans toutefois la nuance de déférence qu’il peut posséder en sino-japonais.

 

Pour valoriser « l’homme », M. Morvan propose d’ajouter « ON », « bon » : c’est une solution envisageable. Mais il y a une autre voie : en chinois, on peut accoler à « Kİ » ou a « KİSHİ » le terme « SON » qui est précisément utilisé lorsqu’on veut marquer du respect, de la déférence à la personne concernée.

 

On aboutit donc, à partir du vocabulaire chinois emprunté par le japonais, à un terme composé « GİZON » ( Kishi-son ou Ki-son) qui a la signification de « homme » avec une nuance de déférence (de même que caballero en espagnol et gentleman, en anglais).

Nous proposons cette étymologie en vue d’un débat.

 

Basque

 

 GİZON : homme.

Japonais réf. : Nelson

 

5222 Kİ : monter à cheval. 

 

5222 + (5191 ou 1827) KİBA ou KİSHU : cavalier.

 

5222 + 1160 KİSHİ : cavalier et aussi chevalier, homme ayant un certain rang social

 

5222 + 1160 + 607 : KİSHİ-SON ou Kİ-SON : personne ayant un cheval à laquelle on veut témoigner une certaine déférence

 

Pour mémoire, en turc : KİŞİ : être humain, individu. KİŞİZADE : individu de bonne famille, de naissance noble.

 

CONCORDANCES N° 4 ET N° 5

 

Elles concernent deux termes du vocabulaire fondamental de la langue basque.

BİDE : chemin, voie, route.

İBİL(İ) : aller, marcher.

 

On peut envisager une étymologie latine : « via » (anciennement « vea ») pour BİDE ; « eo, ivi ou ii », pour « İBİLİ ».

 

On peut aussi rapprocher ces mots de leur équivalent en japonais : « İ(KU) », pour le verbe « aller, marcher » et « TABİ » pour le « voyage », le « déplacement ».

 

 

Le tableau ci-dessous précise ces indications :

 

Basque

 

BİDE : chemin. İBİL(İ) : marcher, aller.

Japonais réf. : Nelson

 

2088 TABİ : voyage. 4213: İ (KU) : aller.

 

Nous pensons que la racine Bİ, présente dans les deux termes basques, n’est pas à écarter d’emblée au profit de l’étymologie latine.

 

CONCORDANCE N° 6

 

Elle se rapporte à un autre mot du vocabulaire basque fondamental : « BURU », qui possède de très nombreux dérivés.

Nous proposons de rattacher « BURU » à la racine « UR » qui apparaît dans le mot japonais « URA » dont le sens général est identique à celui de « BURU ».

 

Basque

 

BURU : tête, extrémité

Japonais réf. : Nelson

 

 177 URA : extrémité, fin, bout.

 

 

CONCORDANCE N° 7

 

Cette concordance concerne les mots du basque qui évoquent « le bruit, le son ». Nous proposons une étymologie fondée sur la racine « OT » que l’on trouve dans le japonais « OTO ».

 

Basque

 

HOTS : bruit, son. HOTSEGİN : appeler.

 

AHOTS : voix

 

BOTZA : voix (dans un vote).

Japonais réf. : Nelson

 

 5110 OTO : bruit, son.

 

CONCORDANCE N° 8

 

Nous avons examiné, sous la référence N° 2, le mot basque « GOGO », et nous avons indiqué que le cœur, organe du corps humain en tant que pompe sanguine, avait un autre terme pour le désigner. Il s’agit de « BİHOTZ », qui regroupe un préfixe « Bİ -» et le mot « HOTZ ». « Bİ- » ou « BE-» précède fréquemment en basque les mots qui décrivent des parties du corps humain.

On peut donc être tenté de décomposer « BİHOTZ » en un préfixe « Bİ -» associé au mot « HOTZ » qui veut dire « le bruit ».

 

Autrefois, les populations qui chassaient se servaient beaucoup de leurs oreilles ; il n’est donc pas anormal qu’elles aient considéré le cœur comme un organe du corps humain qui produit des bruits.

 

Basque

 

BİHOTZ : cœur, décomposé en Bİ-HOTZ : organe du corps humain produisant du bruit : le « bruiteur ».

Japonais réf. : Nelson

 

 5110 OTO : bruit, son.

 

CONCORDANCE N° 9

 

Elle se rapporte à des termes de basque qui ont le sens général de « découvert », « visible » qui sont très nombreux et très sûrement à l’origine de noms de familles (anthroponymes tels que DAGUERRE, AGUİRRE).

Le tableau ci-dessous précise ces indications.

 

Basque

 

AGER (TU) : apparaître, représenter, se voir.

 

AGERİ : visible, manifeste

 

AGERRİAN : à découvert.

Japonais réf. : Nelson

 

3262 HAGER(U) : être nu, être chauve (sens de « découvert »).

 

 

CONCORDANCE N° 10

 

La racine « SAK » que nous examinons maintenant appartient au vocabulaire fondamental. Elle évoque ce qui tranche, déchire, blesse, avec une lame d’outil ou d’arme.

 

En japonais, on peut citer deux verbes qui la contiennent. En basque, la liste des termes concernés est longue et nous n’en mentionnons que quelques uns..

 

Basque

 

SAKİ ou SAKO: blessure causée par  un instrument tranchant

 

SAKAİLA : estafilade, balafre, entaille.

 SAKAİLA(TU) : massacrer (avec des armes tranchantes).

Japonais réf. : Nelson

 

4233 SA(KU) : fendre, déchirer

 

          SAKE(RU) : id.

 

 

CONCORDANCE N° 11

 

La concordance N° 11 est fondée sur un rapprochement entre un terme basque et un terme sino-japonais, c’est à dire un mot de chinois ancien emprunté par la langue japonaise, « GAİ », dont le sens général signifie « malheur, calamité, dommage, méfaits ».

Nous le rapprochons du mot basque « GAİTZ » et du suffixe « -GAİTZ » dont le sens général est le même.

Le tableau ci-dessous précise ces indications.

 

Basque

 

GAİTZ : mal, maladie en général ; tout ce qui attaque la santé. 

 

GAİXO(TU) : tomber malade

 

-GAİTZ : suffixe indiquant la difficulté, sinon l’impossibilité. 

 

Par exemple

ADİGAİTZ : incompréhensible.

 

 SİNESGAİTZ : incroyable. Etc…

Japonais réf. : Nelson

 

 1306 GAİ ( sino-japonais) : mal, dommage, méfaits, blessure

 

          GAİ SURU : blesser, faire mal…

 

CONCORDANCES N° 12 ET 13

 

Ces concordances se rapportent à un terme basque qui a plusieurs acceptions, à première vue sans lien apparent, notamment pour les deux premières. On lit, en effet dans le dictionnaire LHANDE (où le mot est écrit : SORHAİO) les deux sens indiqués dans le tableau ci-dessous sous les N° 1 et 2.

 

Sens N° 1 : lépreux.

Sens N° 2 : indolent, insensible, endurci.

 

On se trouve fortement incité, dans ces conditions, à penser que le mot basque est issu de deux racines de même écriture et de même phonétique mais de signification différente (« homophones »). Dans une langue en partie monosyllabique, comme le chinois, les termes « homophones » sont très nombreux et l’un des rôles des caractères d’écriture est précisément de les différencier. Dans la langue japonaise qui, elle, n’est pas monosyllabique, les homophones sont également très nombreux en raison des emprunts faits au vocabulaire chinois ancien et les caractères japonais ( les « KANJI ») permettent de les distinguer.

C’est une des raisons de l’attachement des japonais à leurs « kanji » (il suffit de lire les textes dépourvus de « kanji » utilisés pour l’apprentissage de la lecture par les enfants japonais pour prendre la mesure du problème. Les étudiants français auxquels on présente ces textes, bourrés d’homophones, comprennent très vite l’intérêt des « kanji » même si la difficulté de les reconnaître n’est pas niable).

 

 

Nous allons montrer que le sens N° 1 du terme basque « SORAİO » est lié à la racine « RAİ » qui se trouve dans le mot sino-japonais qui signifie la « lèpre », tandis que le sens N° 2 du même terme basque « SORAİO » est issu d’une racine « RAİ » homophone qui se trouve dans un autre mot, sino-japonais, qui signifie « languissant, abattu, paresseux, maussade ».

Nous pensons que l’explication de cette double signification d’une unité lexicale basque (pour reprendre l’expression de J. Allières, dans la citation que nous avons rappelée dans l’introduction de cette communication) est de nature à apporter une confirmation particulièrement convaincante des étymologies asiatiques.

 

Basque

 

SORAİO : 1- lépreux 

                   2- insensible, abruti, indolent, endurci.

Japonais réf. : Nelson

 

3087 RAİ (sino-japonais) : lèpre

 

1789 RAİ (sino-japonais) : languissant, abattu, paresseux, maussade.

 

 

CONCORDANCE N° 14

Elle concerne un mot du vocabulaire fondamental, l’amour : « Aİ », en chinois, emprunté par le japonais qui l’utilise pour dire « aimer » : « AI SURU ».

On retrouve la racine « Aİ » dans le terme basque « MAİTE » (aimé, chéri) et dans ses dérivés.

 

Basque

 

MAİTE : aimé, chéri

 

MAİTASUN : amour, affection.

 

MAİTA(TU) : aimer.

Japonais réf. : Nelson

 

 2829 Aİ (sino-japonais) : amour

          Aİ SURU : aimer

 

CONCORDANCE N° 15

Cette concordance se rapporte à l’idée générale de « regret ». La racine des mots japonais est « UR » ; elle figure dans les mots basques correspondants.

 

Basque

 

URRİKİ OLE_LINK8(TU) : regretter.

 

URRİKİ : regret

 

URRİKAL : avoir pitié, compatir.

Japonais réf. : Nelson

 

 1778 URA(MU) : regretter 

          URA(Mİ) : regret

 

Nous verrons plus loin dans cet exposé, sous la référence 28, un autre terme basque issu d’une racine « UR », homophone, dont la signification est tout à fait différente.

 

CONCORDANCE N° 16

A l’origine, on a un terme chinois « KON » qui signifie « mariage » ; il a été emprunté par le japonais qui ne possède pas, dans sa langue proprement dite, de terme synonyme.

Le japonais utilise le mot composé KEKKON (KETSU + KON, le lien du mariage) pour transcrire « mariage » dans le vocabulaire courant. L’expression « se marier » correspond à « faire » (SURU) « mariage » : KEKKON SURU.

On retrouve en basque la racine « KON », dans les mots indiqués dans la colonne de gauche du tableau ci-dessous.

 

Basque 

 

EZKONTZA : mariage

 

EZKON(DU) : se marier

 

EZKONGAİAK : les fiancés.

Japonais réf. : Nelson

 

 1236 KON (sino-japonais) : mariage

 

 3540 KETSU (lien) + KON(mariage) :           KEKKON : lien du mariage, mariage.           KEKKON SURU : se marier.

 

CONCORDANCE N° 17

Cette concordance est, également, relative à un mot d’origine chinoise « SO » (ancêtre, ascendant), emprunté par le japonais. Comme pour le terme « KON » examiné ci-dessus, il n’y a pas de synonyme connu pour « SO » dans la langue japonaise proprement dite.

Pour indiquer un décalage d’une génération dans le sens ascendant, on trouve en japonais le terme « SO », en préfixe.

On a ainsi :

Japonais réf. : Nelson

FU : père. BO : mère.

SOFU : grand-père

SOBO : grand-mère.

 

Pour exprimer le décalage ascendant d’une génération, on trouve en basque le même terme « SO » mais placé en suffixe.

Basque

AİTA : père. AMA : mère.

AİTASO : OLE_LINK12grand-père. AMASO : grand-mère.

 

Pour les générations descendantes, la situation des deux langues basque et japonaise est intéressante à noter.

En japonais, le terme, emprunté au chinois, pour dire « descendant, descendance » est « SON ». Mais il y a des termes de la langue japonaise pour désigner les descendants (MAGO, HİKO : petits-fils).

En basque, le suffixe pour exprimer le décalage d’une génération, dans le sens descendant, n’est pas « SON », comme on pourrait s’y attendre, mais simplement « SO », sans doute par perte de la lettre finale N.

On a, en effet :

Basque

ALABA : fille

İLOBA : neveu.

ALABASO : petite-fille

İLOBASO : petit-neveu.

 

Le tableau ci-dessous regroupe ces indications.

Basque

 

AİTA : père

 

AİTASO : grand-père

 

AMA : mère

 

AMASO : grand-mère

 

ALABA : fille

 

ALABASO : petite-fille.

 

 İLOBA : neveu. İLOBASO : petit-neveu.

Japonais réf. : Nelson

 

3243 SO (sino-japonais) : ancêtre, ascendant

 

3243 + 2832 SOFU (sino-japonais) : grand-père

 

3243+2466 SOBO (sino-japonais) : grand-mère.

 

3243+571 : SOSEN (sino-japonais) : ancêtre

 

1273 SON (sino-japonais) : descendants

 

1273 MAKO, HİKO : petit-enfant.

 

 

CONCORDANCE N° 18

 

Elle se rapporte à l’idée générale « de dos, de derrière, d’arrière ». Le mot japonais correspondant est « USHİ » qui signifie : dos, arrière, derrière. Comme on le voit, sur le tableau ci-après, la racine « UZ », contenue phonétiquement dans « USHİ », se retrouve dans des mots basques qui sont, sans conteste, dans la ligne de ce qui est derrière ou en arrière.

 

Basque

 

UZKİ : cul, derrière

 

UZKAİ L(İ) : culbuter, renverser.

 

UZKİZİLO : anus

 

UZKORNO : coccyx

 

UZTARTXE : rectum.

 

BUZTAN : queue d’un animal.

Japonais réf. : Nelson

 

 1610 USHİ(RO) : dos, arrière, derrière.

 

CONCORDANCE N° 19

Nous revenons à des termes du vocabulaire fondamental. En basque, « TOKİ » veut dire un endroit, un lieu donné. On retrouve, dans ce mot, la racine « TOK » des mots japonais de même signification.

 

Basque

 

TOKİ : endroit, lieu.

Japonais réf. : Nelson

 

1821 TOKO : endroit, lieu

         TOKORO : id.

 

CONCORDANCE N° 20

La concordance N° 20 se rapporte également au lexique de base. En basque, un oiseau se dit « TXORİ ».

Le terme japonais, de même signification, est TORİ, ce qui est phonétiquement très proche.

 

Basque

 

TXORİ : oiseau.

Japonais réf. : Nelson

 

 5340 TORİ : oiseau, volaille.

 

 

 

 

CONCORDANCES N° 21, 22, 23, 24, 25.

Ces concordances correspondent à des adjectifs du vocabulaire fondamental : CREUX ou VIDE, LARGE, SALE, PROPRE, AMER ou ACIDE.

Le tableau ci-dessous présente dans la colonne de droite les termes japonais qui nous paraissent contenir les racines des termes basques, mentionnés dans la colonne de gauche.

 

CONCORDANCE N° 21

Basque

 

HUTS : vide. HUTSİK : id. HUT SUNE : cavité, espace vide.

Japonais réf. : Nelson

 

3317 UTSURO : creux, cavité, vide.  

 

         UTSUKE : id.

 

CONCORDANCE N° 22

Basque

 

ZABAL : large, vaste, étendu

 

ZABAL(DU) : élargie

 

ZABALERA : largeur.

Japonais réf. : Nelson

 

1484 HABA : largeur.

 

CONCORDANCE N° 23

Basque

 

SATSU : sale, impur, malpropre, ordurier.

Japonais réf. : Nelson

 

5052 ZATSU NA : grossier, brutal, fruste.

 

CONCORDANCE N° 24

Basque

 

ARATZ : pur, propre

 

ARAZTASUN : pureté, propreté.

 

 ARAZ(TU) : purifier, nettoyer.

Japonais réf. : Nelson

 

3242 HARA(U) : purifier

         HARA(İ) : purification.

 

CONCORDANCE N° 25

Basque

 

KARATS : amer, fétide

 

KARASTASUN : amertume, aigreur.

Japonais réf. : Nelson

 

4626 KARA(İ) : amer, acide, salé.

 

CONCORDANCE N° 26

Cette concordance se rapporte à la fumée, manifestation du feu connue depuis les temps les plus reculés. On vérifie que le mot basque « KE » est bien l’initiale du mot japonais : KEMU.

Basque 

 

KE : fumée, vapeur.

Japonais réf. : Nelson

 

2784 KEMU ou KEMURİ : fumée.

 

CONCORDANCE N° 27

Elle concerne le terme géographique HARAN qui se rapporte en basque à l’idée de vallée.

On peut le rapprocher du mot japonais HARA dont la signification est voisine mais non identique. Celui-ci à plutôt le sens de pleine, de prairie.

 

Basque

 

HARAN : vallée

Japonais réf. : Nelson

 

825 HARA : Plaine, prairie, toundra.

 

CONCORDANCE N° 28

On rapproche le terme basque « UR » qui veut dire « eau » du terme japonais « URA » qui se rapporte à ce qui concerne le rivage : « la baie, le golfe, la crique » et qui résulte du travail de la mer au contact de la terre.

 

Basque

 

UR : eau.

Japonais réf. : Nelson

 

2571 URA : crique, anse, baie, golfe, rivage.

 

CONCORDANCE N° 29

Cette concordance concerne un terme basque et un terme japonais de même phonétique et de la même signification. Elle représente un bon exemple de parenté linguistique basco-japonaise.

 

Basque

 

ZOKO : coin, recoin ; fond d’une poche, d’un sac.

Japonais réf. : Nelson

 

1508 SOKO : coin, recoin, extrémité

 

CONCORDANCE N° 30

Dans la partie occidentale des Pyrénées, on donne le nom de GAVE à des cours d’eau et à des torrents. Une rivière, en japonais, se dit : GAWA. C’est phonétiquement très proche et de signification identique.

 

Français

 

GAVE : rivière des Pyrénées.

Japonais réf. : Nelson

 

1447 GAWA : rivière, ruisseau.

 

II - Le problème des parentés linguistiques du basque.